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Jurassic-Park.fr | Le Forum

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#1 28-09-2015 14:04:55

Tim
Végétosaure
Inscription : 21-07-2015
Messages : 3 716

Poésie

Un topic pour évoquer les grands poètes de la littérature, pour partager les poèmes que nous aimons, que nous avons appris à l'école ou dont nous sommes l'auteur.

Voici pour commencer le poème "Réversibilité" de Charles Baudelaire, tiré des Fleurs du mal (1857), dans la partie Spleen et idéal.

Ange plein de gaîté, connaissez-vous l’angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le cœur comme un papier qu’on froisse ?
Ange plein de gaîté, connaissez-vous l’angoisse ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l’ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l’hospice blafard,
Comme des exilés, s’en vont d’un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté !
— Mais de toi je n’implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !

* * *

Dans ce poème Baudelaire oppose les misères de la condition humaine à la perfection des anges. Il s'adresse directement d'ailleurs à un ange ("Ange plein de gaîté..."). Chaque strophe évoque une souffrance humaine, inconnue des anges. La première évoque l'angoisse, la seconde la haine, la troisième la maladie, et la quatrième la laideur. La dernière strophe fait la synthèse des précédentes et est l'occasion pour Baudelaire de prendre la parole.
Le David dont il est question est sans doute le David de la bible, le roi de Jérusalem qui apporta la prospérité aux hébreux.

Baudelaire est sans conteste l'un des plus grands poètes de la littérature française. On retrouve dans ce poème l'idée que l'homme est condamné à la souffrance et au mal.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Baudelaire

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Dernière modification par Tim (28-09-2015 16:23:51)


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#2 28-09-2015 15:55:46

Axon
Banni(e)

Re : Poésie

Aaaah Baudelaire <3
Je l'avais découvert avec  le poème "Une charogne" provenant aussi des Fleurs du Mal
Exprimer son amour en s'inspirant de la vision d'un cadavre, il n'y a que Baudelaire pour le faire.

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !


Faire une satire du style romantique, mettre en place un contraste ironique entre la beauté et l'horreur, parler du désir sexuel face à un cadavre, comparer son amour et un cadavre tout en amenant une réflexion sur la mort, donner vie à un mort etc ... Bref la magie de la poésie.

#3 28-09-2015 16:22:38

Tim
Végétosaure
Inscription : 21-07-2015
Messages : 3 716

Re : Poésie

yikes

C'est un tableau... heu... appétissant ! Vraiment cynique d'associer ainsi le beau et le laid, la mort et la vie. Baudelaire était LE poète mélancolique par excellence.


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#4 28-09-2015 18:16:16

Ulfric Sombrage
Spinosaurus furax
Lieu : Au Metroflex
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Messages : 7 590

Re : Poésie

Tu as les yeux aussi bleus,
Que la veine de ma queue

Quelques vers aperçus au snack du lycée, la prose d'un illustre inconnu.


"Everybody wants to be a bodybuilder, but nobody wants to lift no heavy-ass weights"

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#5 28-09-2015 18:21:24

Tim
Végétosaure
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Re : Poésie

Ulfric Sombrage a écrit :

Tu as les yeux aussi bleus,
Que la veine de ma queue

lol lol lol


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#6 28-09-2015 18:43:41

Tim
Végétosaure
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Re : Poésie

Celui-là est un grand classique, je pense que 100% des écoliers français l'ont appris au collège :

Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val (octobre 1870)

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


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#7 28-09-2015 19:00:28

Monsieur ADN
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Re : Poésie

Je suis né juste à coté de la ville natale de Rimbaud.  smile

Le musée Rimbaud vient de ré-ouvrir ses portes après rénovations et Fleur Pélerin est venu l'inaugurer entre autres choses.
http://www.lemonde.fr/scenes/article/20 … 54999.html


"Dans d'autres siècles, les êtres humains voulaient êtres sauvés, ou améliorés, ou libérés, ou éduqués. Mais dans le nôtre, ils veulent êtres divertis. La grande peur de notre siècle n'est pas la maladie ou la mort, mais l'ennui. Un sentiment de temps libre entre nos mains. Un sentiment de ne rien faire. Le sentiment de ne pas être divertis."
Michael Crichton

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#8 28-09-2015 19:09:22

Axon
Banni(e)

Re : Poésie

@Ulfric : J'aime bien la comparaison  lol
Par contre "queue" c'est trop évident, il faudrait un truc plus discret.
Je propose :


Tu as les yeux azurs
Pareil à la nervure
De ma large vermine
Native masculine
Qui se met à grossir
Si je te vois fléchir



  monkey  monkey  C'est pourri je sais  monkey  monkey

Dernière modification par Axon (28-09-2015 19:18:30)

#9 28-09-2015 19:48:36

Spyrex
Spinosaurus furax
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Re : Poésie

C'est vraiment très joli... tongue  roll


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#10 28-09-2015 20:09:47

Tim
Végétosaure
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Re : Poésie

LE DINOSAURE  512693dino.gif

Il était gigantesque
Et son nom je vous dis
Était presque
Aussi grand que lui.

Il s’appelait Dinosaurus
Et puis ce n’est pas tout
Il s’appelait aussi Brontosaurus
Et Amphibie. Qu’en pensez-vous ?

Et savez-vous comment
Il a de ce monde disparu
Et que depuis ce temps
On ne l’a pas vu ?

C’est ce que de vous dire
Il m’est venu l’idée,
Et j’espère qu’à me lire
Vous vous amuserez.

Il était bien méchant
Et vous pourrez vous-mêmes
En juger, et peut-être plus méchant
Que je ne le trouve, vous le trouverez même.

Une fois, dans un jardin,
Ce méchant animal
Était entré, où le chien
Était à son travail.

Ce chien était le maître de la maison,
Et lui dit d’une manière bien polie :
« Monsieur, dont je ne connais pas le nom,
Vous n’avez pas d’affaires ici. »

Mais l’autre se mit à rire
Et l’assomma ;
Et même il fit bien pire,
Il le mangea !

Lorsque du chien la femme
Et les enfants virent cela,
Ils prièrent Notre-Dame
De punir ce meurtrier-là.

Aussi leur prière
Fut exaucée, et l’Éternel
Le jeta dans la mer
Et le changea en sel.

Maintenant que j’ai satisfait
Votre curiosité,
Je vais vous dire ce qui arriverait
S’il n’avait pas cessé d’exister.

Si en ce monde
Il était aujourd’hui
Nous serions de ce monde
Tous à jamais partis

Car s’il avait
De vivre continué
Il nous aurait
Comme moucherons gobés !

— Hector de Saint-Denys Garneau, 13 ans (1925)

Dernière modification par Tim (28-09-2015 20:11:04)


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#11 22-04-2016 18:25:02

Tim
Végétosaure
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Messages : 3 716

Re : Poésie

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai compris qu'en toutes circonstances,
J'étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j'ai pu me relaxer.
Aujourd'hui je sais que cela s'appelle…
L'Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle n'étaient rien d'autre qu'un signal lorsque je vais à l'encontre de mes convictions.
Aujourd'hui je sais que cela s'appelle…
L'Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai cessé de vouloir une vie différente et j'ai commencé à voir que tout ce qui m'arrive contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle…
La Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai commencé à percevoir l'abus dans le fait de forcer une situation ou une personne, dans le seul but d'obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n'est pas le moment.
Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle…
Le Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai commencé à me libérer de tout ce qui n'était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l'égoïsme.
Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle…
L'Amour propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai cessé d'avoir peur du temps libre
Et j'ai arrêté de faire de grands plans, j'ai abandonné les méga-projets du futur.
Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime quand cela me plaît et à mon rythme.
Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle…
La Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
Et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd'hui, j'ai découvert…
L'Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l'avenir.
Aujourd'hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
Aujourd'hui, je vis une seule journée à la fois et cela s'appelle…
La Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J'ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur, elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c'est…
Le Savoir vivre.

Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter.
Du chaos naissent les étoiles.

— Kim McMillen


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#12 22-04-2016 18:42:43

Thalassin
Banni(e)

Re : Poésie

"À Rome, où du Sénat hérite le conclave,
À l'Elbe, aux monts blanchis de neige ou noirs de lave,
Au menaçant Kremlin, à l'Alhambra riant,
Il est partout ! – Au Nil, je le rencontre encore.
L'Egypte resplendit des feux de son aurore ;
Son astre impérial se lève à l'orient.

Vainqueur, enthousiaste, éclatant de prestiges,
Prodige, il étonna la terre des prodiges
Les vieux scheiks vénéraient l'émir jeune et prudent,
Le peuple redoutait ses armes inouïes ;
Sublime, il apparut aux tribus éblouies
Comme un Mahomet d'Occident."

Victor Hugo, ce grand républicain, à propos de Napoléon Bonaparte, dans les Orientales

#13 22-04-2016 19:15:33

nicolasollivier
Banni(e)

Re : Poésie

Beurk beurk beurk beurk.

#14 14-08-2016 22:52:10

TheTawtute
Oeuf d'autruche
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Messages : 47

Re : Poésie

Un poème de Verlaine que j'adore (j'espère ça pose pas problème de déterrer un sujet ?)

"CHANSON D’AUTOMNE

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;


Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte."


An emperor asks a boy how many seconds in eternity. He answers "There’s this mountain of pure diamond. It takes an hour to climb it and an hour to go around it, and every 100 years a bird comes and sharpens its beak on the mountain. And when the entire mountain is chiseled away, the first second of eternity will have passed." You think that’s a hell of a long time, I think that’s a hell of a bird.

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#15 28-08-2016 22:26:21

Tim
Végétosaure
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Messages : 3 716

Re : Poésie

Je l’avais appris au collège celui-là, en cours de Français, et aussi d’Histoire par rapport au débarquement en Normandie du 6 juin 1944.


… Veuillez écouter quelques messages personnels.
« Blessent mon cœur d’une langueur monotone ».
Je répète : « Blessent mon cœur d’une langueur monotone »…


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